Le financement par la foule à travers les âges.

Published by Nicolas Dehorter on

Non, le crowdfunding n'est pas née avec internet

À l’origine, il y a les sites de microcrédit comme Kiva, qui se donnent pour mission de collecter des fonds auprès des occidentaux pour financer l’activité d’entrepreneurs dans les pays en développement.

Puis est venue une deuxième génération avec Kickstarter, IndieGoGo ou encore Mymajorcompany en France. Stimulé par la locomotive Kickstarter, dont la croissance exponentielle affole les compteurs, ce modèle s’avère de plus en plus être un véritable courant porteur pour l’innovation.

Il n’y avait pas de sites permettant aux internautes d’agir concrètement pour un projet, intégrant les médias sociaux, soit vous faisiez un don, soit vous faisiez un investissement à but lucratif, il n’y avait rien entre les deux, qui avait cette dimension hybride et cette esprit souscription, alors on l’a créé.
Slava Rubin, fondateur d’indiegogo en 2008

L'arrivée de Kickstarter

Un site comme Kickstarter a réussi à devenir un point de rencontre évident et peu coûteux, entre un public en quête de contenus culturels et des créateurs en quête de financements. La plateforme comme le dit son slogan est devenu : « la nouvelle voie pour découvrir, financer et suivre les bonnes idées Lorsque l’on a une bonne idée, on va sur Kickstarter aux USA en 2007-2009, et lorsque l’on souhaite connaître les bonnes idées, l’on s’y rend également.

Ils mettent ainsi en pratique l’idée de mutualisation des dépenses de communication : lorsqu’un projet réussit sa collecte, sa notoriété rejaillit sur les autres. C’est aussi, pour le public, la fin de la dictature des grands studios et majors, qui voudraient modeler nos goûts. Sur la plateforme, les choix sont transparents, il est possible de savoir qui a donné à qui et pourquoi, l’interaction est totale et directe.

Les artistes ou les porteurs de « bonnes idées », ne sont aujourd’hui pas les seuls à bénéficier de la puissance de financement du crowdfunding. Cette alternative offre aujourd’hui aux créateurs, ne pouvant plus compter sur la banque ou le système financier actuel (si un jour cela a été le cas), la possibilité, voire l’opportunité, de financer leurs projets.

Les sites comme Kiss Kiss Bank Bank, Ulule, proarti ou HelloAsso, en France, légitiment par le nombre de projets financés la pertinence de leur rôle.

A l'origine, on appelait cela la souscription populaire.

Permettre aux amateurs de participer aux projets artistiques, d’être acteur de ces projets, d’avoir un lien privilégié avec les artistes n’est pas nouveau, tout autant que la possibilité de souscrire, de financer en amont. Ariane Mnouchkine le faisait sous forme de souscription bien avant l’invention d’Internet. Les plateformes de financement participatif ne font que le remettre au goût du jour et en lumière un système sain et efficace, (lorsqu’il est utilisé à bon escient) de financement de projets. Ce que propose ce type de financement communautaire est simple : Un moyen grâce auquel les gens qui désirent le plus un projet ou produit peuvent obtenir qu’il soit réalisé.

La possibilité qu’ils offrent de déplacer le centre de gravité du financement et de trouver le capital initial pour créer en touchant des milliers de potentiels contributeurs et acheteurs rend plus que jamais ce modèle pertinent en temps de crise. En outre, le web 2.0 trouve enfin tout son sens, avec cette nouvelle possibilité. Les internautes peuvent enfin véritablement être acteur et non plus spectateurs.

Florilège des premiers succès grâce à la foule bien avant internet.

Quand les barcelonais de l’association des dévots de Saint-Joseph souhaitent leur établissement religieux, ils rachètent les terrains grâce à l’aumône et se rassemblent pour financer les débuts des travaux.  
La sagrada familia 
La légendaire cathédrale de Barcelone inaugurée le 12 novembre.
Après une attente de plus de 140 ans 🏗, cinq tours centrales sont enfin terminées ⚒.
Ce projet monumental, imaginé par l’architecte Antoni Gaudí, est un véritable chef-d’œuvre  de l’art nouveau et un symbole de la culture catalane. 
 Aujourd’hui, le chantier est enfin terminé, et la Sagrada Familia peut enfin être admirée dans son intégralité. 

La fin des travaux de la Sagrada Familia est une grande nouvelle pour le monde de l’architecture et de la culture. Ce chef-d’œuvre est désormais accessible à tous, et continuera à inspirer les générations futures.

La Statue de la Liberté : offerte par la France aux États-Unis à l’occasion du centenaire de leur indépendance, la Statue de la Liberté est une œuvre du sculpteur Frédéric Auguste Bartholdi et de l’ingénieur Gustave Eiffel. Elle a été assemblée à Paris entre 1875 et 1884, puis démontée et transportée par bateau jusqu’à New York, où elle a été inaugurée en 1886. Sa construction a été financée en partie par une souscription publique organisée en France et aux États-Unis, qui a réuni environ 2 millions de francs.En France, la campagne de promotion pour le financement de la statue débuta à l’automne 1875. La collecte des fonds se fit avec les moyens de l’époque : articles dans la presse, spectacles, banquets, taxations publiques, loterie,mais surtout grâce aux dons de milliers de particuliers. Le nombre de 100 000 souscripteurs fut annoncé. Dès la fin de l’année 1875, les fonds rassemblés s’élevaient déjà à 400 000 francs. Extrait d’un article d’alloprod 

Source : la-statue-de-la-liberte-financee-par-le-crowdfunding

Photo de AussieActive sur Unsplash

Source : la petite boite à outil du crowdfunding

shadowssmall

La première campagne de financement pour un film s’est faite à la radio avec Shadows de John Cassavetes en 1956.

Son premier film, Shadows, commence de façon totalement improvisée… par une collecte lancée dans une émission de radio, Night people, de Jean Shepherd à 1h00 du matin. Cassavetes déclare qu’il est possible de faire un film totalement libre des contraintes commerciales imposées par les studios si chaque auditeur lui envoie un dollar. Le lendemain, Cassavetes reçoit 2 000 billets de 1 dollar et se retrouve derrière la caméra à filmer des improvisations sur ” un schéma rodé “, le film n’était pas écrit ! Durant quatre mois, Cassavetes tourne des scènes autour de la vie d’une famille noire à new-yorkais. “Je croyais dit-il tenir un outil magique pour filmer des impressions ; de ce que sont les gens plutot que leur vie intérieure”.

Source : ciné club de Caen

La montée en puissance de Barack Obama grâce aux membres du parti démocrate.

La campagne politique de Barack Obama chez les démocrates en 2008 est un bel exemple de première campagne de financement participatif car elle a réussi à mobiliser des millions de citoyens américains qui ont contribué à son succès.

Obama a utilisé les nouvelles technologies et les réseaux sociaux pour toucher un large public, notamment les jeunes et les minorités, qui se sont sentis impliqués dans son projet. Il a créé un site web interactif, MyBarackObama.com, qui permettait aux donateurs de créer leur propre profil, de partager leurs idées, de recruter des amis et de suivre l’actualité de la campagne.

La campagne de Barack Obama chez les démocrates en 2008 a donc été une révolution dans le domaine du financement participatif, qui a inspiré d’autres candidats et d’autres projets par la suite. Elle a montré que le crowdfunding pouvait être un moyen efficace et démocratique de faire avancer une cause ou une idée.

Les monuments emblématiques français financés par souscription nationale.

L’Arc de Triomphe : érigé entre 1806 et 1836 sur la place de l’Étoile à Paris, l’Arc de Triomphe est un monument commémoratif des victoires militaires de Napoléon Ier et des soldats français. Sa construction a été financée en partie par une souscription nationale initiée par le roi Louis XVIII en 1818, qui a réuni environ 9,5 millions de francs, soit plus de la moitié du coût total2.

Le Sacré-Cœur : situé sur la butte Montmartre à Paris, le Sacré-Cœur est une basilique dédiée au culte du Cœur de Jésus. Elle est ornée d’une coupole surmontée d’un dôme et d’un campanile où se trouve le plus gros bourdon de France. Sa construction a été entièrement financée par une souscription nationale lancée par l’Assemblée nationale en 1873, qui a réuni environ 40 millions de francs, soit le double du coût initial

Les souscriptions et appel aux dons de la fondation du patrimoine.

Les souscriptions populaires organisées par la Fondation du patrimoine sont des collectes de dons qui visent à sauvegarder le patrimoine français, notamment le patrimoine non protégé par l’État. Elles sont toujours importantes car elles permettent de :

  • Préserver la mémoire et l’identité des territoires, en valorisant leur diversité culturelle, historique et naturelle.
  • Soutenir l’économie locale, en créant des emplois, en favorisant le tourisme et en développant des filières d’excellence comme les métiers d’art.
  • Renforcer le lien social, en mobilisant les habitants, les associations, les entreprises et les collectivités autour d’un projet commun.
  • Contribuer au développement durable, en respectant l’environnement, en utilisant des matériaux écologiques et en favorisant les énergies renouvelables.

La Fondation du patrimoine organise des souscriptions populaires depuis sa création en 1996. Elle a ainsi soutenu plus de 25 000 projets dans toute la France, grâce à la générosité de plus de 2 millions de donateurs.

Les souscriptions populaires organisées par la Fondation du patrimoine sont donc un moyen efficace et démocratique de participer à la sauvegarde de notre patrimoine, qui fait partie de notre héritage commun et de notre richesse collective.

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